Monsieur le ministre,
Monsieur l’Ambassadeur, 
Monsieur le directeur général de l’AEFE, 
Monsieur le président Jamel Ben Achour
Samia, 

Mesdames et Messieurs les présidents des Alliances Françaises de Tunisie, 

Chers enseignants, parents d’élèves, jeunes élèves et chers amis francophones, 

Je vous remercie d’abord pour votre accueil chaleureux. Je suis très heureuse d’être ici à Djerba, en cette belle et très douce soirée. 

Comme vous le savez, je viens ici avec le Président de la République qui nous rejoindra demain pour célébrer la francophonie. La célébrer, mais aussi la porter, aller à la rencontre de ses acteurs, les écouter, leur donner confiance, comme m’a chargé de le faire le Président de la République en me nommant sa représentante personnelle pour la francophonie. 

Au Sommet de la Francophonie, les chefs d’État et de gouvernement des 88 États membres de l’OIF vont discuter des manières de promouvoir l’apprentissage du Français, valoriser sa richesse, sa diversité, d’utiliser cette langue pour peser ensemble dans le monde. C’est important de parler et nous allons avancer lors de ce Sommet sur des projets concrets en ce sens. Mais je crois que ce qui est encore plus important, c’est de faire, c’est-à-dire de permettre l’enseignement du français dans toute sa complexité, de faire rayonner aussi la culture francophone dans sa diversité et de donner l’envie et l’opportunité de découvrir cette langue et cette culture. Et ce travail, vous tous vous le faites ici et je tiens à vous remercier pour cela toutes et tous. Parce que les deux projets que j’ai visité ce soir incarnent merveilleusement la francophonie engagée et la francophonie en acte. 

Tout d’abord, le lycée Victor Hugo que j’ai inauguré il y a quelques minutes. Je tiens encore à vous remercier, M. Ben Achour et à remercier votre épouse ainsi que les cofondateurs et l’équipe pédagogique qui vous entourent, pour votre engagement et votre foi dans l’éducation. Remercier aussi les parents d’élèves qui adhèrent aux valeurs portées par l’école française. Je souhaite à ce groupe scolaire un succès encore plus formidable que celui qu’il connaît déjà. 

Je le disais tout à l’heure il a accueilli 43 élèves en 2017 et en accueille 10 fois plus cinq ans plus tard. Et je crois qu’il a tous les atouts en main pour renforcer encore l’attractivité de Djerba pour les jeunes parents qui font le choix de la francophonie et du plurilinguisme. L’établissement s’intègre dans le réseau éducatif français de Tunisie qui est le 3e au monde, avec 18 000 élèves dont 3/4 de tunisiens et 1/5 de franco-tunisiens. Et c’est ici, dans des lieux comme le disait Victor Hugo, que vous faites chaque jour battre le cœur de la relation entre la France et la Tunisie. C’est pour ça que les autorités tunisiennes vous soutiennent et je les remercie très chaleureusement. Et la France, bien sûr, soutient aussi ce projet, comme peuvent en témoigner l’Ambassadeur de France et le directeur de l’Agence Française pour l’Enseignement Français à l’Étranger, qui ont fait le déplacement jusqu’à vous ce soir. 

Plus largement, la France soutient l’accès à tous à un enseignement de qualité et plurilingue. C’est un objectif majeur, universel, qui amène les autorités publiques françaises, par exemple, à soutenir le ministre de l’Éducation tunisien dans sa stratégie pour renforcer la maîtrise du français dans le système éducatif public tunisien. Ce renforcement du français va s’accompagner également d’un renforcement de la maîtrise de l’arabe classique, soutenu aussi par la France, car ces deux langues, à minima, sont indispensables à la réussite des jeunes tunisiens. 

Plus largement, alors que la Tunisie accueille les chefs d’État et de gouvernement de toute l’Afrique francophone, je voudrais souligner que la France consacre 350 millions d’euros par an pour soutenir les systèmes éducatifs dans ces pays francophones d’Afrique. Elle contribue également à former des milliers d’enseignants à travers le monde tout en favorisant leur mobilité. Et en s’engageant pour l’enseignement francophone, la France, en réalité, s’engage pour offrir à tous une formation exigeante, une formation ouverte sur le monde et en prise avec les défis actuels. C’est à dire une formation qui s’appuie sur le numérique, qui intègre la transition écologique et les grands défis scientifiques. Le français doit rimer avec modernité et avec opportunité. 

Et des opportunités, c’est précisément ce que va offrir l’Alliance Française aux habitants de Djerba. Et je tiens là encore à vous saluer M. Ben Achour, cette fois en tant que président de l’Alliance Française. Je remercie aussi le Conseil d’administration et toute l’équipe de l’Alliance pour leur engagement en faveur de la culture et de la langue française à Djerba. 

Dans cette magnifique maison traditionnelle, vous avez déjà trouvé votre place dans le paysage culturel et votre très riche programmation enchante déjà les habitants. Et je crois que vos formations ont déjà séduit de très nombreux apprenants. 

Je me réjouis évidemment du dynamisme des Alliances Françaises en Tunisie. Depuis l’inauguration de l’Alliance Française de Tunis par le Président de la République en février 2018, cinq autres Alliances ont vu le jour. Elles font vivre notre langue, elles font vivre nos cultures et je tenais à remercier également les présidents des Alliances de Bizerte, de Tunis, de Kairouan, de Gafsa et de Gabès qui sont présents par leurs engagements. 

La culture également doit être au cœur de la Francophonie parce que la culture, c’est évidemment le dialogue. A l’écran, dans les livres, dans les chansons, nous découvrons la richesse des cultures francophones. Parce que la Francophonie ce sont des milliers d’acteurs, d’expressions, de sonorités différentes, d’histoires à raconter. J’en sais quelque chose, j’en suis moi-même le produit. 

Mais la culture c’est aussi l’émancipation. Et là encore nous demandons aux Alliances d’offrir des opportunités culturelles aux jeunes. Certains vont se découvrir des passions, d’autres des vocations et la France sera toujours fière d’être à leurs côtés. Je ne vais pas y revenir en détail, mais le gouvernement français dispose de très nombreux programmes et événements conduits par l’Institut français, par les Ambassades ou encore par l’Agence Française de Développement pour soutenir la création culturelle francophone. Et je voulais parler en particulier à l’initiative du Président de la République de la Cité Internationale de la Langue Française qui va ouvrir au printemps 2023 à Villers Cotré ??? au nord de Paris et qui sera un nouveau cœur battant pour les échanges culturels et linguistiques avec tous les amoureux et les curieux de notre langue.

Mesdames et Messieurs, je viens ici comme représentante personnelle du Président Emmanuel Macron pour la francophonie avec une certaine émotion car les deux projets que je viens d’inaugurer ce soir ont été portés par des personnes, notamment des parents qui, comme mes parents, ont choisi le français pour leurs enfants, des personnes qui comme moi, ressentent, au plus profond d’eux, l’amour de la langue et de la culture francophone et qui adhèrent pleinement à nos valeurs communes. Ce choix du français, cette chance du français, vous l’offrez désormais à des milieux des jeunes francophones. Victor Hugo disait que « tout homme ouvrant un livre y trouve des ailes » et je souhaite ici que vous donniez des ailes à des milliers de jeunes francophones par l’éducation et la culture que vous leur offrez. 

Alors je vous remercie. 

Bonne soirée.

Leïla Slimani, le 18 novembre 2022 à l’Alliance Française de Djerba, Tunisie.